L'automne arrive-t-il en retard ?

Arbres au jardin du Ranelagh à Paris, le 3 décème 2018
Contrairement au calendrier grégorien et même aux autres calendriers solaires, le calendrier milésien permet de prendre conscience des différences de durées entre les saisons.

L'équinoxe marquant le début de l'automne boréal de 2018 est arrivé le 3 décème (23 septembre) à 1 heure 54 UTC (3 heure 54 heure de Paris). Pourquoi pas le 1er décème ? Le solstice d'hiver boréal n'a-t-il pas lieu le 1er unème pendant encore plusieurs décennies ? Le 1er décème n'est-il pas le 275e jour de l'année milésienne, soit exactement le premier jour du dernier quart de l'année tropique de 365,2421 jours ?

Oui, tout ceci est vrai. Les quatre trimestres de l'année milésienne sont égaux à un jour près: le premier et le troisième durent 91 jours, le second 92, quant au quatrième il en compte 91 les années caves et 92 les années longues. Ces trimestres sont bien plus réguliers que les années grégoriennes: 90 ou 91 jours le premier trimestre, 91 le second, 92 les deux derniers. Et par ailleurs, pour encore quelques décennies, le premier jour UTC (à Greenwich) de l'année milésienne est celui au cours duquel tombe le solstice d'hiver boréal. En grégorien, ce même jour correspond à deux jours différents, soit le 21 décembre, soit au 22 décembre quand l'hiver est bissextile.

Actuellement l'équinoxe d'automne tombe le 22 ou le 23 septembre, alors que l'équinoxe de printemps tombe le 20 ces prochaines années, et que le solstice d'été hésite entre le 20 et le 21 juin. La plupart des gens n'y prêtent pas attention. Nous avons appris à voir ces événements le 21 de certains mois, et nous avons à mettre ces écarts d'abord sur le dos de l'irrégularité des mois grégoriens. 

Au moins, avec le calendrier milésien, nous constatons qu'il y a un décalage des saisons vraies par rapport aux saisons moyennes, et nous voyons dans quel sens est ce décalage. C'est que les saisons n'ont pas la même durée. En effet, la Terre décrit une ellipse, et non un cercle, autour du Soleil. De ce fait, les durées séparant deux événements tropiques (solstices ou équinoxes) se répartissent entre 88 et 95 jours, pour une durée moyenne de 91,3 jours. L'automne est particulièrement court.

Si nous utilisons un autre calendrier solaire en phase avec les saisons, par exemple le calendrier indien Saka, nous constatons que le 3 décème, jour de l'équinoxe, tombe le 1er ashwin, un début de mois. Dans ce calendrier, comme dans le calendrier persan, les mois entre les équinoxes de printemps et d'automne font 31 jours, et les mois suivants seulement 30 jours. Apparemment ces calendriers marquent mieux les saisons que le calendrier milésien, les débuts de saison tombent plus près d'un début de mois. Mais ceci ne durera pas. Avec la précession des équinoxes, les saisons longues vont devenir plus courtes et réciproquement, et finalement les mois indiens ou persans seront déphasés par rapport aux saisons. Toutefois, il faudra attendre quelques millénaires pour s'en apercevoir.

Cette année, la météo parisienne a salué l'entrée de l'automne. Une dépression venue d'Ecosse a provoqué de forts vents et des pluies caractéristiques de cette saison de déclin. Comme le montre la photo ci-dessus, certains arbres sont déjà jaunes. Les feuilles mortes se répandent sur les chemins et les véhicules en stationnement, en attendant qu'on les ramasse à la pelle. 

La force du calendrier milésien est de rendre évidents les décalages de durée entre saisons. C'est aussi de proposer des mois au climat bien contrasté. Novème se caractérise par de belles journées à température agréable mais jamais caniculaire, décème voit des journées nettement plus courtes (2 heures de moins) et le retour des imperméables et parapluies. 

Référez-vous aux mois milésiens plutôt qu'aux grégoriens pour adapter vos vêtements et vos habitudes à votre environnement: vous serez en phase avec les saisons, et prêts avant vos voisins!

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