La dérive de Sirius
Les Anciens égyptiens s'appuyaient sur un événement sidéral, le lever héliaque de Sirius, pour repérer le solstice d'été. Le calendrier milésien permet de se rendre compte facilement que la précession des équinoxes décale les événements sidéraux des jalons de l'année tropique.
La civilisation d'Égypte ancienne a adopté un calendrier solaire "vague" dès le quatrième millénaire avant Jésus-Christ. Ce calendrier comprenait 365 jours sans intercalation et donc se décalait rapidement par rapport au cycle des saisons, mais les Égyptiens s'en accommodaient. Ce qui comptait pour eux, c'était le lever héliaque de Sôthis, c'est-à-dire l'apparition à l'horizon de l'étoile Sirius, la plus brillante du ciel, juste avant le lever du soleil. Cet événement marquait le début de la crue du Nil et rythmait les activités agricoles. Les prêtres considéraient légitime que chaque jour de l'année puisse être successivement celui de cet événement.
On peut se rendre compte de la dérive du lever héliaque de Sirius grâce à un programme de calcul de l’Institut de Mécanique Céleste et de Calcul d’Éphémérides (IMCCE), qui indique à quel moment dans l'année le lever héliaque de Sirius peut être observé, dans l'antiquité et de nos jours.
Or le lever héliaque de Sirius est un événement sidéral: il marque le retour de la Terre à une même position par rapport au référentiel des étoiles, réputé fixe. En raison de la précession des équinoxes, c'est-à-dire du lent déplacement de l'axe de rotation terrestre, l'année tropique, qui détermine les saisons, est un peu plus courte que l'année sidérale. En conséquence, au bout de plusieurs siècles, le lever héliaque de Sirius arrivait plusieurs jours voire plusieurs semaines après le début de la crue du Nil.
Période | Date, calendrier julien proleptique | Date, calendriers milésien (et grégorien proleptique) |
Premiers pharaons (vers -3200) | 16 juillet | 30 6m (20 juin) |
César et Cléopâtre (-50) | 19 juillet | 26 7m (17 juillet) |
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